Les chewing gums à la nicotine

Les chewing gums à la nicotine, comme leur nom l’indique, contiennent de faibles doses de nicotine que le fumeur libère en mâchouillant la gomme. Même si cela peut sembler bizarre, pour de nombreux tabacologues, il est admis qu’il vaut mieux fournir quelques doses de nicotine aux fumeurs, et en réduire la fréquence et la dose, pour les aider à rompre avec le tabac. C’est sur le même principe qu’on prévoit l’ouverture prochaine de salles où des accros aux drogues dures pourront prendre de la drogue dans le cadre d’une thérapie globale. Les chewing gums à la nicotine sont disponibles en conditionnement de 4 et 2 mg. Le premier dosage est destiné aux gros fumeurs. Le second, à ceux qui ne fument qu’occasionnellement. Quand ils mâchent la gomme, les fumeurs libèrent environ la moitié de la nicotine contenue dans le produit. Les tabacologues pensent que la nicotine contenue dans un chewing gum est largement inférieure à celle qu’on absorbe en fumant une cigarette. Plus important encore, la gomme représente un excellent substitut parce que le fumeur n’avale pas les plus de 3000 substances nocives qu’on trouve dans une cigarette. Les fumeurs peuvent mâcher leur gomme uniquement lorsqu’ils ne peuvent plus réprimer l’envie de fumer. C’est probablement le meilleur choix, parce que l’envie de fumer est parfois très ancrée chez certains fumeurs. Mais d’autres ont simplement pris l’habitude de fumer, et même quand ils n’en ont pas envie, le geste compulsif qui consiste à mettre une cigarette à la bouche et tirer du plaisir à goûter à la nicotine peut être puissant. De ce point de vue, les chewing gums sont préférables aux patchs qu’on colle simplement sur la peau. Ceux-ci ne comblent pas le besoin compulsif de sentir la nicotine, même s’ils combattent la dépendance. Cela dit, il semble que la façon de mâcher les chewing gums nicotiniques a une influence directe sur leur efficacité. En effet, presque tous les fabricants de chewing gums recommandent de le mâcher continuellement pendant un temps, de s’arrêter lorsque le goût de la nicotine inonde la bouche, puis de reprendre la mastication pendant 30 minutes. Ils recommandent aussi de ne pas avaler la salive. Pourquoi ces instructions sont-elles si répandues ? Parce qu’une mastication rapide libère trop de nicotine dans la bouche. Au bout d’un moment, le goût est assez épicé, très fort, et aucun fumeur n’a envie de continuer de mâcher à cause des brûlures de la bouche que ce goût épicé provoque.

Les chewing gums nicotiniques ont leurs points forts qu’il ne faut pas négliger. Ils sont relativement moins chers, et peuvent être dosés de façon très précise. Par exemple, lorsque 4 mg de chewing gums provoquent de la diarrhée, une bouche pâteuse et de l’insomnie, il est évident que le dosage est très élevé. Le fumeur peut alors diviser le chewing gum en deux et en consommer une quantité moins dangereuse. Dans le même temps, certains signes extérieurs sont la preuve que le dosage n’est pas assez consistant. Ce sont l’anxiété et l’augmentation de l’appétit. Quand ils apparaissent, le fumeur peut aisément augmenter sa dose de nicotine. Pourtant, même ce mode de traitement ne répond pas à tous les besoins des fumeurs. Les taux de réussite du chewing gum sur les fumeurs invétérés sont très faibles. Par contre, la dépendance aux gommes est de plus en plus courante, sans compter de nombreux effets secondaires désagréables et inévitables. Par ailleurs, le principe des chewing gums à la nicotine ne font pas l’unanimité. De nombreux chercheurs renommés insistent sur le fait qu’il n’y a pas d’éthique à proposer de la nicotine à un fumeur, même à doses réduites, alors qu’on veut le libérer de l’envie de fumer.

Le débat reste ouvert, mais il est certain que ces chewing gums ont aidé de nombreux fumeurs à rompre avec le tabac. Seulement, on a noté que la plupart des personnes qui s’en sont libérées ont suivi une autre thérapie dans le même temps. Les chewing gums à la nicotine seraient donc plus efficaces en association, et non seuls.