Les substituts à la nicotine

Le principe des substituts nicotiniques est de traiter la dépendance au tabac de façon progressive. Plutôt que de rompre brusquement et d’endurer les effets indésirables liés à l’état de manque, certains spécialistes du tabac préconisent de fournir des doses infimes de nicotine au fumeur. Ensuite, il faut réduire ces doses progressivement au fur et à mesure que le corps se débarrasse de cette substance. Plusieurs substituts à la nicotine sont accessibles aux fumeurs. Le type de substitut le plus courant est sans doute le patch nicotinique. Il s’agit de petits morceaux de caoutchouc adhésifs riches en nicotine qu’on colle à la peau. Celle-ci absorbe la dose de nicotine contenue dans le patch au bout de 16 heures, ou après une journée entière. Les patchs ont l’avantage de combler l’état de manque lié au sevrage de façon continue, mais il provoque des rougeurs et des irritations chez certains fumeurs. Par ailleurs, ils peuvent s’avérer dangereux lorsque le fumeur consomme du tabac tout en les portant. Ce substitut n’est pas apprécié des fumeurs qui préfèrent goûter à la nicotine, avec une cigarette classique. Ces derniers opteront alors pour une cigarette sans tabac. On peut en dénombrer trois types. Les cigarettes qui ne contiennent que très peu de tabac ou une substance de remplacement et du papier à cigarette ; les cigarettes riches en substances tabagiques et en nicotine, et les cigarettes électriques dotées d’un filtre qui rend le goût de la cigarette lorsque le fumeur en aspire des bouffées. On considère généralement que les cigarettes à la nicotine sont un meilleur choix parce qu’elles résolvent le problème de l’état de manque sans empoisonner le fumeur avec les substances cancérigènes d’une cigarette classique. Cependant, certaines ont très mauvais goût et brûlent rapidement. Par ailleurs, de nombreux fumeurs ont plus de mal à rompre avec le tabac lorsqu’ils s’habituent à ces cigarettes factices. Pour de nombreux tabacologues, les cigarettes à la nicotine sont un aspect du problème, et non une solution.

Les chewing gums et les gommes riches en nicotine fonctionnent à peu près comme les patches. La seule différence, c’est que dans ce cas, il faut mâcher le chewing gum pour libérer de la nicotine dans la bouche. Le fumeur absorbe ainsi la moitié de la nicotine contenue dans le chewing gum, soit environ 1 ou 2 milligrammes. Ces substituts ont eux aussi de nombreux inconvénients. D’abord, plus de la moitié des fumeurs qui consomment les chewing gums nicotiniques développent une dépendance vis –à vis de ces solutions de remplacement. Par ailleurs, ils ne soignent aucun aspect de la dépendance psychologique qu’on considère comme la plus difficile à traiter. Néanmoins, ils offrent l’avantage de pouvoir être dosés précisément. Lorsque le fumeur développe des effets secondaires liés au surdosage ou à des doses insuffisantes, il lui est possible de mâcher seulement la moitié du chewing gum, ou d’ajouter précisément la dose nécessaire pour se sentir mieux. Les comprimés à sucer et les comprimés sublinguaux sont deux types de substituts de remplacement assez semblables. Dans chacun des cas, c’est un comprimé riche en nicotine qui est fourni. Certains sont faits pour être sucés comme des bonbons. La nicotine passe donc directement dans le sang à partir des papilles gustatives. D’autres se placent sous la langue et ne doivent pas être sucés, mais l’effet est le même, puisque les tissus du palais situés sous la langue aspirent rapidement la nicotine. Grâce à ces substituts, le fumeur ressent le goût de la nicotine et du tabac. Mais les mêmes problèmes de dépendance aux substituts se posent, et les comprimés ne sont pas appréciés parce que la nicotine ne prend que 7 secondes pour passer du palais au cerveau.

Seuls 20% des fumeurs qui utilisent un substitut parviennent à rompre avec le tabac. Cela représente quand même un chiffre important, mais il reste que de nombreux substituts contribuent à aggraver le problème. Il faut donc réfléchir à deux fois avant de prendre le risque d’en utiliser.